Qu’est-ce qu’un mauvais comportement?

Un comportement produit par le chien qui est mal dans sa peau et émotivement instable. Voilà. C’est aussi simple que ça.

Vous auriez préféré que je dise : creuser une tanière dans le canapé du salon, manger ses excréments, fuguer, déchiqueter un magazine…? Et bien non.

Ce qui est considéré comme un comportement indésirable par l’un peut être un comportement recherché par l’autre. Par exemple, vous n’appréciez peut-être pas les trous dans votre jardin, mais un chasseur recherchera peut-être ce comportement pour débusquer les marmottes, rats musqués ou renards. Vous n’appréciez probablement pas quand votre chien patauge dans les flaques d’eau alors que le chasseur de canard voudra un chien qui se jettera à l’eau sans aucune hésitation. Ce qui est bon pour l’un ne l’est pas nécessairement pour l’autre.

Mère Nature fait bien les choses. Un chien est un chien. Ses comportements naturels sont : aboyer, creuser, courir, sauter, gruger, chasser, manger, dormir… et se reproduire. Dans notre monde moderne, l’aboiement est banni. Le chien du voisin hurle de désespoir parce qu’il est seul ou aboi pour avertir de la présence de visiteurs ou pour accueillir son propriétaire et aussitôt une plainte est logée pour nuisance/bruit. Personne n’offre d’aider ce chien anxieux. Personne n’apprécie les aboiements. On porte plainte tout simplement parce qu’on ne veut pas être déranger dans notre train train quotidien. L’empathie? Ne connais pas… quand ça concerne le chien…sauf s’il fait partie de ces pauvres chiens saisis d’une usine à chiots! Là on est vite sur le piton et on juge-condamne l’humain derrière cette misérable bête.

Youhou!!!! Un chien est un chien. Désolée de vous l’apprendre, mais un chien ça jappe, ça lève la patte, ça se lèche le derrière et ça vous sent les parties génitales! Ce sont tous des comportements normaux pour un chien!

Notre société est devenue intolérante et égoïste. Le « me, myself and I » est ce qui importe le plus et c’est vraiment dommage. L’écoute, le respect et l’empathie ne sont plus monnaie courante. Le chien mord, on le condamne à l’euthanasie. On déménage, on le condamne à l’abandon.

On aime son chien, mais on lui offre une nourriture de basse gamme parce qu’elle coûte moins cher. Puis on chiâle que son poil est affreux, qu’il empeste avec ses flatulences et qu’il est une vraie machine à m..! On aime son chien, mais on refuse de voir le chien en lui et on lui attribut des sentiments humains. On n’est pas un leader pour lui et on le materne comme un bébé. On aime son chien, alors il a son coffre à jouets bien rempli et une belle garde-robe. On aime son chien, mais quand il fait froid ou qu’il pleut… la promenade est presque inexistante. On aime son chien, mais on le néglige et ensuite on s’étonne de le voir développer un comportement inadéquat!

Que devez-vous faire?

  1. Choisissez un chien dont le niveau d’énergie correspond au vôtre. Ne prenez pas un chien énergique et ayant besoin de courir beaucoup si vous êtes sédentaire et que l’aller-retour de la maison à votre voiture est votre seule promenade quotidienne!
  2. Éduquez votre chiot dès le jour un. Si vous n’avez pas au moins 3 heures à investir pour votre chiot chaque jour, adoptez un adulte déjà éduqué ou une peluche!
  3. Comme les enfants, tous les chiens ont besoin de respecter des règles (interdits et permissions) et d’apprendre à cohabiter avec vous tout en conservant un certain équilibre. Un chien instable, anxieux, développera inévitablement des comportements souvent non toléré par son propriétaire ou son entourage.
  4. Favorisez sa santé en lui offrant une nourriture de première qualité. Si vous n’avez pas les moyens de nourrir convenablement un chien, adoptez une peluche! Comme pour nous, la santé du chien passe aussi par l’alimentation. Le chien ne digère pas les grains comme une vache ou un cheval. Sa ration doit impérativement être composée de protéine animale de bonne qualité… la céréales ne servant souvent qu’à ralentir la digestion et à produire plus d’excréments.
  5. Favorisez sa stabilité hormonale en le faisant opérer (castration, hystérectomie) si vous ne désirez pas le faire reproduire.
  6. Faites-le examiner par un vétérinaire au moins une fois par an. Ne survaccinez pas, mais sachez que la vaccination est tout de même recommandée. Je suggère une vaccination aux trois ans pour les chiens adultes (en accord avec le protocole de vaccination du Dre Jean Dodds DMV, diplômée de l’Université de Guelph en Ontario) puisque les vaccins ont une immunité minimale de 3 ans et que des études américaines tendent à prouver que la vaccination annuelle cause plus de torts que de biens.
  7. Soyez un vrai leader pour votre chien. Un leader est une personne calme, confiante et en qui on peut avoir confiance. On suit volontairement le leader, sans peur ni crainte de réprimandes.
  8. Ne l’abandonnez pas sur la rue ou dans un refuge. Cherchez-lui une bonne famille ou contactez son éleveur si vous ne pouvez plus le garder.

Trop de gens abandonnent leurs chiens dans des refuges, comme ils abandonnent leurs vieillards dans les hospices. Ma mère fut préposée dans un grand centre d’accueil de Montréal pendant plus de trente ans. J’en ai vu des vieillards abandonnés par leurs familles… tout comme en plus de vingt-cinq ans à travailler avec les chiens j’en ai vu des chiens abandonnés par leurs familles qui, soit disant, les aimaient.

Un chien c’est pour la vie, pas uniquement pour une nuit.

Un comportement inadéquat s’installe lorsque le propriétaire n’a pas fait son travail d’éducation correctement. Cette éducation commence par le choix du bon éleveur et du bon chien. Un comportement est une réponse de l’individu à un stimulus ou un stress. Tout comme l’humain en réadaptation suite à un accident de la route, la rééducation du chien ne peut se faire en un seul jour. La rééducation prend souvent plusieurs semaines, voir plusieurs mois. Patience et constance sont indispensables pour corriger le comportement et réorienter le chien vers la réponse recherchée.

Publié le 13 décembre 2012 sur johanneparent.over-blog.com

Auteur : Johanne Parent