Chiens de refuge

Le refuge, c’est un camps de réfugiés multiculturel. Les chiens proviennent de partout. Ils ont chacun leur vécu, leur histoire. Ils vivent une situation de stress intense. Ils ont perdu leurs repères, leur famille, leurs amis. Ils doivent se réadapter.

La plupart ont été peu socialisé ou mal éduqué et sont abandonnés pour cause de problème de comportement. Dans certains cas ces chiens proviennent d’usines à chiots ou de saisies. Dans la majorité des cas, ils ont simplement été abandonnés.

Trop de gens abandonnent leur chien sous de faux prétextes comme un déménagement ou une soudaine allergie. L’allergie, mis à part dans les cas grave d’asthme, est une excuse tout simplement. Moi-même je suis allergique aux chiens et je partage ma maison avec plus de 10 chiens en permanence!!!

Le système immunitaire est bien construit et s’adapte à votre animal de compagnie. Ne plus être allergique à votre chien, moyennant certaines mesures d’hygiène, n’est pas un rêve, mais une possibilité réelle. Si vous développez des réactions allergiques, cherchez d’abord et avant tout la cause réelle. Est-ce la salive du chien, son poil, la poussière dans la fourrure… et si vous décidez de l’abandonner, c’est votre décision.

Lorsque vous adoptez un chien de refuge, ne vous fiez jamais à la cause de l’abandon qui est déclarée par le refuge. Car, comme je l’écrivais plus haut, trop de chiens sont abandonnés pour cause d’allergie alors qu’en fait ces chiens n’ont tout simplement pas été éduqués convenablement.

Le chien de compagnie est trop dans la famille. Il est humanisé et a souvent trop peu de contacts sociaux avec d’autres chiens. Il est souvent trop excité, ce qui est un problème majeur car l’excitation est souvent reliée au manque de concentration qui nuit à l’apprentissage. Le manque de contact sociaux crée souvent des peurs qui peut causer des réactions agressives, ou de soumission excessive (urine).

Adopter un chien de refuge est un geste noble. Adopter un réfugié, un mal adapté social est un défi. Il faut rééquilibrer ce chien et gagner sa confiance. Il doit tout réapprendre et s’adapter deux fois (parfois plus) à une nouvelle famille car chaque fois qu’il déménage, il doit s’adapter (refuge, maison d’un bénévole, nouvelle famille).

Parfois on change même leur nom et ils doivent non seulement l’accepter, mais s’adapter à un nouveau mode de communication verbale. Le chien était peut-être issu d’un milieu anglophone, francophone ou ethnique et doit s’habituer au son de ces nouvelles voix qui s’occupe de lui.

Certains chiens de refuge sont qualifiés d’indépendants. Ils ont le regard vide, signe qu’ils ont perdu confiance en l’Homme. D’autres prennent simplement leur distance et se ferment au contact, ne veulent pas communiquer avec l’humain qui s’en occupe. Ils ne se sentent pas inclus dans le groupe familial et font cavalier seul.

Comme le réfugié, le chien de refuge ne sait pas ou aller ni à qui faire confiance. Les apprentissages doivent se faire graduellement en respectant le rythme du chien. Il faut adapter les méthodes et le conditionnement au cas par cas.

L’erreur que la plupart des gens font est d’humaniser le chien et de s’identifié à lui en basant les réactions du chien sur nos émotions. Le chien est hésitant, prend une posture basse ou montre les dents? Le néophyte conclu qu’il a été battu ou abusé alors que le professionnel, l’expert, sait qu’il a tout simplement peur de la situation.

Un chien qui change de famille a besoin de un à trois mois pour s’adapter! Il lui faut retrouver des repères, comprendre le langage et la gestuelle de cette nouvelle famille, s’adapter à une nouvelle routine quotidienne.

Le nouveau propriétaire doit donc être calme, patient et constant. Il doit d’abord établir le contact et la relation avant de penser inculquer ou demander une obéissance.

Publié le 7 février 2012 sur johanneparent.over-blog.com

Johanne Parent