Les leurres, les jouets et l’excitation

Ou comment faire entrer le loup dans la bergerie …

Souhaitant faire plaisir à son chien, sans oublier de se faire plaisir, le maître achète de nombreux jouets, balle, boudin, os en peau de buffle pour, dit-il, permettre à son animal de dépenser son énergie, le stimuler, l’aider à supporter ses absences et bien d’autres raisons encore. Mais offrir des jouets mous à son chien c’est le mettre en danger.

C’est exciter le chien en lui apprenant à mordre grâce à son action sur le jouet. Il l’écrase entre ses mâchoires, comme la balle de tennis. Il le détruit. Ne soyons pas étonnés si notre chiot nous mordille les mains sans cesse puisque ce sont nos mains qui lancent les balles. La texture et la résistance molle de la balle renforcent toujours positivement son action. Avec le temps, cette habitude pourra altérer ses autocontrôles, s’ils ont jamais eu la possibilité de se mettre en place.

Selon son tempérament, le chien deviendra dépendant du « jouet leurre » ou bien son caractère sera gravement altéré suite à l’hyper excitabilité installée. La personnalité du chien -résultante des interactions du tempérament et du caractère -sera également affectée. Si nous observons la chienne et ses petits, nous constatons que nos attraits d’excitations vont à l’encontre de la nature et de la culture canines. Le chiot apprend à contrôler la pression de sa mâchoire de manière à ne pas mettre, ni se mettre en danger au sein de sa fratrie. Le chiot est encouragé au contrôle de l’intensité de son excitation, phase indispensable à la maîtrise de soi et au maintien d’un bon équilibre psychique. En refusant de tenir compte de ces données, nous exposons l’animal à l’hyperexcitabilité, l’hypersensibilité, l’hyperactivité.

André Escafre – « Penser son Éducation Autrement »

Publié le 10 avril 2014 sur johanneparent.over-blog.com